Rencontre avec des jeunes extraordinaires, aux côtés de jeunes ordinaires, ensemble dans un projet solidaire
Boris (30 ans) et Mathieu (20 ans), deux adultes en situation de handicap, se sont envolés mardi 16 mai pour Essaouira, au Maroc, dans le cadre de leur participation à un chantier engagé. Ce projet, ils le préparent depuis plusieurs semaines, au côté d’Etienne, leur moniteur, et en partenariat avec la mission locale Technowest de Bordeaux, à l’initiative de la démarche.
En avril dernier, Boris et Mathieu ont rencontrés dans la cour de l’école élémentaire du petit village de Saucats, les autres jeunes associés au projet. L’objectif de cette rencontre ? Créer une dynamique de groupe à travers la modernisation de certains murs de l’école.
A cette occasion, Boris et Mathieu nous ont expliqué pourquoi ils ont choisi de s’investir dans cette initiative.
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Comment avez-vous entendu parler de ce projet et pourquoi vous êtes-vous lancés dans l’aventure ?
Mathieu : J’ai entendu parler de ce projet par le biais de l’IEM d’Eysines. L’IEM m’accompagne depuis le 2 septembre 2016. La première idée qui m’a motivée, c’est le fait d’aller aider les autres et de découvrir un autre univers, un autre quotidien.
Boris : Pour ma part, je suis externe au foyer Marc Bœuf à Saint-Médard-en-Jalles depuis 3 ans. Ce sont mes référentes Stéphanie et Laura qui m’ont parlé du projet. L’idée de voyager m’a tout de suite plu. Ce sera la seconde fois que je partirai à l’étranger. La première fois c’était en Bulgarie, le pays où je suis né.
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Qu’est-ce qui vous motive le plus dans cette participation à ce chantier solidaire ?
Boris : Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’humanité qu’il y a en chacun de nous. Parce que je suis sensible à l’être humain. D’ailleurs, quand j’ai vu le documentaire sur le chantier solidaire réalisé au Sénégal avec la mission locale Technowest, j’ai été très touché. Je me suis dit qu’il existait encore des moyens pour vraiment aider son prochain et puis j’ai aimé la dynamique de l’équipe.
Mathieu : Le côté solidaire m’intéresse aussi beaucoup ! J’ai envie d’être utile. De plus, j’ai hâte de vivre l’expérience de la vie en collectivité. J’aime ça ! J’aime rencontrer, partager, jouer… Et je suis impatient de découvrir la culture marocaine, et notamment la cuisine pour apprendre à réaliser les plats chez moi, dès mon retour.
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Avez-vous déjà connu une expérience de vie en collectivité justement ?
Mathieu : Oui, de mon côté je suis déjà parti avec les scouts ! Donc la vie en collectivité, ça me connait ! Je pars au Maroc plutôt serein. Et puis les autres jeunes avec qui j’ai réalisé les travaux dans l’école de Saucats, sont très sympas.
Boris : La vie en collectivité ça peut être un peu compliqué pour moi. Par exemple, je ne suis pas habitué à dormir avec un groupe, dans un dortoir. Mais j’ai quand même hâte de partir. Je pense d’ailleurs que ce voyage va m’aider à être plus à l’écoute des autres.
- Etes-vous familiers avec les travaux que vous allez réaliser sur place au Maroc, dans l’école primaire ?
Mathieu : En m’exerçant à repeindre certains murs de la petite école de Saucats, j’ai appris à mieux utiliser un pinceau. Je suis plus à l’aise.
Boris : J’aime bien faire des travaux manuels. Au foyer Marc Bœuf, nous avons déjà travaillé le bois avec Etienne par exemple. J’ai donc déjà appris à peindre, à mettre du scotch, etc. Et d’ailleurs, je peux comprendre la difficulté du métier de peintre. Parce que c’est très physique. Et puis ça demande de la patience. Vu que je suis le plus âgé de la bande, peut-être que je pourrai aider les autres si besoin, et partager mon savoir-faire.
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Ancien menuisier, reconverti dans le médico-social depuis trois ans, Etienne, aujourd’hui moniteur d’atelier au Foyer Marc Bœuf, ne cache pas son enthousiasme à accompagner Boris et Mathieu dans cette formidable aventure : « Accompagner deux adultes en situation de Handicap à l’étranger et partager une expérience interculturelle, c’est forcément un apprentissage intéressant et enrichissant ! Et puis d’un point de vue plus personnel, j’ai toujours voulu vivre une expérience solidaire. »
Etienne reste bien conscient du défi qui est le sien : mener ces deux adultes en situation de handicap dans une réalisation d’eux-mêmes, afin qu’ils prennent davantage confiance en eux et qu’ils acquièrent le plus d’autonomie possible, et ce, alors qu’ils sortent des sentiers battus et qu’ils s’essayent à une expérience inédite ! Il explique : « Il faudra évidemment encadrer de manière sécuritaire leur handicap. Je reste conscient qu’ils peuvent connaitre une plus grande fatigabilité. Ainsi, il sera nécessaire qu’ils s’écoutent et qu’ils adaptent leurs efforts en fonction. ». Etienne précise : « Boris et Mathieu sont très sociables et ils ne souhaitent pas de traitement de faveur par rapport aux autres participants. Ils vont donc vivre une aventure extraordinaire, au sein d’un environnement ordinaire ».
Ainsi, le "projet Maroc" est bien plus qu'un simple exemple de solidarité internationale et d'engagement citoyen. C'est une véritable démonstration d'inclusion, où les limites sont repoussées et où l'impossible devient une preuve évidente de tous les possibles.
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